Emmanuelle Wargon, ministre déléguée nouvellement nommée de la transition écologique, chargée du logement, a passé un message fort aux Maires de France au micro d’Europe 1 : priorité au neuf. L’objectif affiché est de relancer le secteur économique de la construction et lutter contre la pénurie de logement.
Retrouvez l’interview en replay et en podcast.
L’immobilier neuf, pierre angulaire du plan de relance
Le plan de relance du gouvernement sera annoncé le 24 août prochain, alors que de nombreux secteurs tirent la sonnette d’alarme. Ce qui a notamment été le cas de la Fédération Française du Bâtiment (FFB), qui a fait de nombreuses propositions et plaide pour une relance conséquente de la construction et de la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI). Ces derniers ont d’ailleurs rappelé lors de leur conférence de presse au début de l’été que le secteur représentait une chiffre d’affaire de 42 milliards d’€ en 2018 et que le bâtiment neuf 45% du chiffre d’affaire des entreprises du bâtiment, dont la moitié pour la promotion. Ce sont quelques 32 300 emplois directs dans les entreprises de la branche et en emplois indirects, on estime à 25% des 1,1 millions de salariés du bâtiment. Sans oublier l’ensemble des industries et des services gravitants autour de la construction : commercialisation, gestion locative, cabinets d’architecture, cabinets d’études, etc. Enfin, comme le soulignait la Fédération Française du Bâtiment le secteur de la promotion immobilière est également générateur de taxes et impôts indirects qui ont un impact non négligeable sur les finances publiques.
Donner un coup de booster là où il y a besoin de logements
Pour Emmanuelle Wargon, “c’est vraiment très important que les Maires nouvellement élus ou réélus donnent un coup de booster pour instruire plus vite les permis de construire, notamment là où il y a des besoins de logements.” Et elle ajoute : “Les permis de construire, les autorisations d’urbanisme ont été très peu délivrés pendant la période de confinement, c’est normal tout à fonctionné au ralenti, mais il y a un retard aux permis de construire qui créera un trou d’air dans les constructions l’année prochaine”. Retard qui risque aussi bien de créer un manque de logement qu’une augmentation des prix des habitations neuves dans un contexte déjà tendu.
De gros enjeux également pour les logements sociaux et pour la rénovation
Cette accélération est nécessaire pour relancer le secteur et faire face au manque de logements. Emmanuelle Wargon précise en effet que le premier facteur limitant la construction dans les zones tendues comme l’Ile de France ou la région Lyonnaise réside dans la délivrance des permis de construire. L’objectif de logement sociaux maintenus sur le marché – fixé entre 110 000 et 120 000 – est quant à lui maintenu malgré la crise du Covid-19 : “on a besoin de continuer à mettre des logements sur le marché. Il y a beaucoup de listes d’attente donc il n’est pas question de se dire “il y a crise donc tant pis”. [Les bailleurs sociaux] sont prêts à relever le défi avec nous”. La production de logements sociaux dépendent en effet grandement de la construction de programmes neufs.
Sans oublier les travaux de rénovation : les aides aux particuliers ont été multipliées par deux et seront ouvertes dès le 1er janvier à l’ensemble des propriétaires bailleurs. Par ailleurs, un plan de rénovation d’envergure des bâtiments publics a été lancé. A défaut d’une reprise pleinement ressentie, il faut continuer de combattre la vétusté du parc de logement disponibles dans les grands agglomérations. Dans un monde où nous misons sur le confort du foyer et le développement durable le respect des normes environnementales et énergétiques doit aussi rester une priorité.